dimanche 29 décembre 2024

Amour : par réflexe, nous serions attirés par ceux qui partagent nos idées

D’après une étude publiée le 13 avril 2023 dans la revue “Journal of Personality and Social Psychology”, le fait que certains soient attirés par ceux qui leur ressemblent est basé sur une croyance erronée selon laquelle cela est le signe d’une connexion profonde. On vous explique.

Non, avoir des ressemblances avec quelqu’un - physiquement ou moralement - ne signifie pas que l’on est lié par une quelconque “essence” ou “lien profond”, avertissent des chercheurs de l’Association américaine de psychologie. C’est du moins ce que suggère une étude publiée le 13 avril 2023 dans la revue Journal of Personality and Social Psychology

Amour : nous essentialisons les autres, et nous-même

“Plus concrètement, si nous aimons les personnes qui partagent nos idées politiques, nos goûts musicaux, ou, tout simplement, qui rient des mêmes situations que nous, ce n’est pas uniquement parce que ces similitudes existent, mais parce qu’elles suggèrent quelque chose d’autre : nous pensons que cette personne est par essence comme nous et qu'en conséquence, elle partage nos idées d’un point de vue global”, précise le professeur en “Management & Organizations” Charles Chu, auteur principal de l’étude.

Cette façon de penser est due à un processus d’essentialisation : on l’applique aux idées des autres, à sa propre identité, mais aussi à de nombreux éléments de la vie quotidienne, comme les cultures, les groupes sociaux… “Essentialiser quelque chose, c’est le définir par un ensemble de propriétés ancrées et immuables, ou par une essence”, simplifie le professeur Chu. Celui-ci prend l’exemple de la catégorie “loup” : de l’essence même de ce animal découlent des attributs comme un museau pointu, des dents acérées et une queue touffue, mais aussi l’appartenance à une meute ou l’agressivité.

Aussi peut-on s’essentialiser soi-même, notamment lorsque l’on est persuadé que nos idées, notre comportement et nos croyances sont immuables. Afin de comprendre comment cette auto-essentialisation affecte le choix de nos partenaires, des chercheurs de l’Association américaine de psychologie ont mené 4 expériences auprès de plus de 2000 participants. Ils ont ainsi analysé comment les volontaires, en fonction de leurs goûts, de leurs perceptions visuelles et de leurs idées, considéraient les autres participants. Voici les résultats de ces expériences.

Nous allons vers ceux qui partagent nos idées

Une première expérience a montré que les participants qui partagent les mêmes points de vue sur des questions socio-politiques (IVG, peine de mort, port d’armes, tests sur des animaux et euthanasie) se trouvent d’emblée plus attirants l’un l’autre.

Nous allons vers ceux qui ont les mêmes perceptions

Lors d’une deuxième expérience, les chercheurs ont fait visionner aux participants des points colorés sur un écran d’ordinateur. Certains en surestimaient le nombre, d’autres le sous-estimaient. Les personnes ayant compté le même nombre de points avaient tendance à penser que cela les rapprochait.

Nous allons vers ceux qui ont les mêmes goûts musicaux

La dernière expérience a eu un résultat similaire : les volontaires persuadés que les goûts musicaux font partie intégrante de leur essence étaient plus susceptibles d’être attirés par des personnes qui partagent leurs goûts. ...

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