jeudi 31 juillet 2025

  Cochon Affamé et la Leçon de la Patience

Il était une fois, dans le paisible village de Kpakpavi, un cochon nommé Gondo. Gondo n’était pas un cochon ordinaire : il était le plus gros, le plus bruyant, mais surtout le plus affamé de tout le village. Il mangeait tout ce qu’on lui donnait, sans jamais se soucier du lendemain.
Chaque matin, dès que le coq chantait, Gondo courait de case en case, poussant des grognements affolés :
— Grrr… j’ai faim ! Donnez-moi à manger !
Même quand les autres animaux de la ferme attendaient patiemment leur tour, Gondo bousculait, renversait les paniers, chipait la nourriture des poules et même celle du vieux chien Kiko.
Un jour, la famine frappa le village. Le ciel était sec, la terre craquelée, les greniers vides. Les villageois rationnaient la nourriture. Les animaux de la ferme comprirent qu’il fallait gérer leurs provisions avec sagesse.
Mais Gondo, fidèle à sa gloutonnerie, avala tout ce qu’il avait en une seule journée.
Le lendemain, le soleil se leva sur un Gondo amaigri, les côtes saillantes, grognant de douleur :
— Grrr… j’ai faim… mais il ne reste rien…
Il se traîna jusqu’au champ de manioc du chef du village, croyant y trouver quelque chose à grignoter. Mais en arrivant, il tomba dans un piège creusé pour les voleurs de récoltes.
Coincé, affaibli, affamé… Gondo pleura.
— Si seulement j’avais été patient… Si seulement j’avais écouté les conseils des autres…
Heureusement, la vieille chèvre Mama Zoa, qui passait par là, l'entendit. Elle alerta les villageois qui vinrent le délivrer. Mais avant de le relâcher, le chef du village dit :
— Gondo, tu es la preuve que l’excès détruit, que la gloutonnerie aveugle, et que la patience sauve. Que cette leçon reste gravée dans ton cœur.
Depuis ce jour, Gondo changea. Il mangeait modérément, partageait avec les autres et écoutait les anciens. Son ventre resta plus petit, mais son cœur devint plus grand.
Et dans le village de Kpakpavi, on raconta longtemps l’histoire du cochon affamé qui devint sage, car la faim peut enseigner ce que l’orgueil refuse d’apprendre.
Morale du conte :
> L’impatience et l’excès mènent à la ruine, mais la sagesse vient à ceux qui savent attendre.
Auteur : Emmanuel M.AHOLOUKPE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire