vendredi 31 octobre 2025

Quelle est la meilleure position pour dormir sans impacter la santé ?

Dormir sur le dos, sur le ventre ou en position fœtale n’a pas les mêmes effets sur la santé. Certaines postures favorisent le repos et l’alignement du corps, d’autres provoquent douleurs et reflux. Découvrez quelle position choisir pour un sommeil réparateur.
Certains préfèrent le dos, d'autres le ventre et beaucoup se mettent instinctivement en position fœtale. Tous avec un objectif commun : partir le plus vite possible dans les bras de Morphée. Mais attention à bien choisir la position qui convient. Elles influencent plus qu’on ne le pense la santé. Dormir sur le dos favorise l'alignement optimal de la colonne vertébrale, mais augmente les risques de ronflements et d'apnée du sommeil. La position latérale, adoptée par 70 % des dormeurs, protège la colonne tout en facilitant la digestion. Cependant, le côté droit peut accentuer les reflux gastriques, tandis que le côté gauche comprime parfois les poumons. 
La position ventrale avec la jambe surélevée vers la poitrine demeure la plus problématique. « C'est probablement la pire position de sommeil en raison des nombreux problèmes qu'elle peut engendrer », affirme le Dr Tim Mercer, médecin généraliste du National Health Service (NHS), le système de santé publique du Royaume-Uni, dans un article publié par le journal britannique Derby Telegraph. Selon le spécialiste, cette posture provoque un déplacement du bassin, exerce une pression sur le bas du dos et perturbe l’alignement de la colonne vertébrale. 
La bonne nouvelle, c’est que le corps parle. La mauvaise, c’est qu’on ne l’écoute pas suffisamment. Douleurs au réveil touchant le dos, la nuque ou les épaules, ronflements, reflux gastro-œsophagiens nocturnes ou fatigue matinale malgré des heures de sommeil suffisantes sont autant de signes d’alerte qui indiquent qu'un changement de position s'impose. Ces symptômes révèlent souvent une position inadaptée à la morphologie ou aux besoins spécifiques.

Identifier la position idéale selon les besoins

Pour soulager les douleurs de dos, privilégiez le sommeil latéral avec un oreiller entre les genoux, ou la position dorsale avec un coussin sous ces mêmes articulations. « Cette position latérale permet de respecter l’alignement de la colonne vertébrale et d’éviter les tensions musculaires. Dormir sur le côté droit permet également au cœur de ne pas être trop comprimé, et à la digestion de se dérouler sans encombre. Pour finir, cette position permet de diminuer les ronflements et l’apnée du sommeil », indique le groupe de cliniques Ramsay sur son site. 

Pour combattre les reflux acides, orientez-vous vers le côté gauche. Cette posture aide à mieux dormir en facilitant la circulation sanguine et en réduisant les remontées acides grâce à la position anatomique de l'estomac. Enfin, pour préserver la peau et éviter les rides du sommeil, la position dorsale reste la plus adaptée en limitant les compressions sur le visage.

Bien équiper son lit

Mais la position n’est pas le seul levier pour dormir sans se blesser. L'oreiller est un élément central. Les dormeurs latéraux nécessitent un oreiller ferme et épais pour combler l'espace entre l'épaule et la tête. À l'inverse, ceux qui adoptent la position dorsale privilégieront un coussin plus plat pour un soutien cervical adapté. 

Le matelas doit également s'adapter à la position. « Privilégiez un matelas ferme pour soulager votre dos, tout en maintenant les courbures naturelles de votre corps dans le bon axe », conseille le groupe Ramsay. 

« N’hésitez pas à utiliser d’autres coussins à différents endroits, en fonction de votre position, pour éviter de ressentir des douleurs au réveil : sous les genoux si vous dormez sur le dos, sous le bas-ventre si vous dormez sur le ventre ou entre les genoux si vous dormez sur le côté », ajoute-t-il.

Douleurs : 5 signes qui montrent que votre mal d'épaule vient de la vésicule ou que votre sciatique résulte du ventre

Votre épaule droite vous lance alors que vous n'avez fait aucun effort ? Votre "sciatique" résiste aux étirements et aux anti-inflammatoires ? Ces douleurs pourraient bien vous mentir sur leur véritable origine. Le point avec des spécialistes.

Les médecins la nomment l’alarme du corps. Indispensable à la survie de l’espèce humaine, elle donne parfois du fil à retordre. C’est le cas de la douleur projetée. Contrairement à une douleur locale qui signale directement le problème, cette sensation trompeuse apparaît à distance de sa source réelle. « Le mécanisme repose sur la convergence de deux entrées nerveuses au même niveau de la moelle épinière », explique l’Association française de chiropraxie sur son site.
Plusieurs organes partagent les mêmes voies neurologiques vers la moelle épinière, créant alors une confusion d'interprétation au niveau cérébral. Résultat : le cerveau localise mal le signal d'alarme, projetant la sensation vers des territoires cutanés ou musculaires parfaitement sains. Cette erreur d'aiguillage neurologique peut retarder le diagnostic et orienter parfois vers des traitements inadaptés.

L'épaule droite révèle les secrets de votre vésicule biliaire

L’exemple de la vésicule biliaire est parlant. Lorsqu’elle s'enflamme ou se contracte violemment autour d'un calcul, elle peut projeter sa douleur vers l'épaule droite et l'omoplate. « Le signe de douleur projetée de la vésicule biliaire vers l'épaule droite est appelé signe de Murphy. Ce phénomène est lié à une irritation des nerfs viscéraux qui provoque une douleur référée à l'épaule droite, souvent en cas de colique hépatique ou d'inflammation de la vésicule biliaire », précise le Dr Gérald Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo.

Plusieurs symptômes accompagnent généralement cette douleur projetée, mettant la puce à l'oreille des médecins. Des nausées et vomissements surviennent souvent, associés à une douleur dans le quadrant supérieur droit de l'abdomen. La fièvre peut aussi s'installer en cas d'inflammation. Le signe de Murphy constitue un indicateur clinique précieux pour les professionnels de santé.

Quand le ventre déguise ses maux en pseudo-sciatique

Les organes abdominaux entretiennent des liens étroits avec la région lombaire par leurs connexions nerveuses. Un côlon irrité, une vessie enflammée, des ovaires douloureux ou une prostate problématique peuvent tous générer des douleurs lombaires projetées. « Ces sensations diffuses imitent parfaitement une sciatique classique, mais leur origine viscérale explique pourquoi les traitements habituels du dos restent inefficaces », souligne le groupe hospitalier suisse Hirslanden sur son site.

Comme pour l’exemple de la vésicule biliaire, la distinction entre une lombalgie mécanique et viscérale repose aussi sur l'identification de symptômes associés. Une pseudo-sciatique d'origine abdominale s'accompagne souvent de troubles digestifs tels que des ballonnements, des crampes abdominales, une constipation ou, à l’inverse, une diarrhée. Les symptômes urinaires, comme les brûlures mictionnelles ou les changements de fréquence, orientent également vers une cause viscérale.

La hernie discale cervicale déguise ses symptômes en douleur du bras

La névralgie cervico-brachiale illustre parfaitement comment une compression nerveuse au niveau du cou génère des douleurs dans tout le membre supérieur. « Elle provoque une douleur qui commence dans le cou et irradie dans l'épaule, le bras et parfois jusqu'à la main. Elle implique le nerf brachial. Certains l'appellent la sciatique du bras ! Les cas les plus sévères peuvent impliquer une faiblesse motrice de la main et/ou du bras », explique le groupe de cliniques Elsan sur son site.

La douleur s'intensifie typiquement lors de la toux, des éternuements ou des efforts qui augmentent la pression intradiscale. Ces signes neurologiques permettent de différencier cette pathologie cervicale d'un simple problème local de l'épaule ou du bras.

Adopter les bons réflexes face aux douleurs inexpliquées

Certains signaux d'alarme nécessitent une consultation médicale urgente. Une fièvre inexpliquée accompagnant les douleurs, une perte de poids involontaire, l'apparition soudaine de troubles urinaires ou intestinaux doivent alerter immédiatement. Une faiblesse musculaire progressive ou toute paralysie constitue également une urgence neurologique.

Face à ces douleurs, l'auto-diagnostic représente un piège dangereux. Seul un professionnel de santé possède l'expertise nécessaire pour identifier la véritable origine de ces symptômes. « Si la douleur est associée à des symptômes digestifs ou hépatiques (jaunisse, nausées), un bilan médical approfondi est nécessaire pour identifier une éventuelle pathologie viscérale. En cas de doute sur une origine hépatique ou biliaire, une consultation spécialisée sera recommandée avec échographie ou scanner abdominal », prévient le Dr Gérald Kierzek.

mercredi 29 octobre 2025

Que manger le soir, pour bien toute la nuit ?

On recommande souvent de "dîner léger" pour ne pas grossir et bien s'endormir. Oui mais… on se réveille parfois dans la nuit avec une belle fringale. En revanche, après un repas trop lourd, on a souvent du mal à s'endormir ! Comment organiser ses dîners pour un sommeil paisible ?À quelle heure, le dîner 

Au minimum, 3 heures avant l'heure habituelle où vous vous mettez au lit. Soit une petite heure pour dîner tranquillement (en mangeant lentement, bien sûr afin d'arriver à l'indispensable satiété) et deux heures (ou plus) ensuite pour vaquer à vos occupations favorites. Ce qui laisse le temps à votre estomac d'effectuer le plus gros de son boulot et aux neurotransmetteurs nécessaires au sommeil de se mettre en place. 

Un dîner riche en tryptophane

Le tryptophane, c'est quoi ?

Un acide aminé, composant des protéines. Il est indispensable à la mécanique chimique qui fabrique la sérotonine et la mélatonine, ces neurotransmetteurs du cerveau qui gouvernent votre endormissement mais aussi les différentes phases de votre sommeil, dont celle du sommeil profond.

Où trouver du tryptophane dans l'alimentation ?

Le tryptophane est un acide aminé relativement rare. Vous le trouvez surtout dans les viandes, les coquillages, les œufs, le lait et les produits laitiers : fromages frais et fermentés, yaourt. Et ce sont ces derniers que vous devez privilégier plutôt que de consommer de la viande le soir. Pourquoi ? Parce que les viandes sont riches, en plus, d'un autre acide aminé, la tyrosine, nécessaire à la fabrication de la dopamine, un autre neurotransmetteur indispensable à l'activité motrice. Ce qui ne favorise pas du tout un bon sommeil.

Un dîner riche en glucides et pas gras

Le plein de glucides

Le tryptophane ne peut s'activer efficacement qu'en compagnie de beaucoup de glucides. Vous devez donc manger du pain, des pâtes, du riz (complet de préférence car il a l'avantage de contenir un peu de tryptophane), ou d'autres céréales comme le quinoa ou des légumes secs qui, eux aussi, sont en même temps bien fournis en tryptophane. Vous assurez en même temps votre quota de glucides qui vont délivrer leur énergie au cours de la nuit (car vous en dépensez même quand vous dormez). Et ainsi, vous ne risquez pas d'avoir une fringale à 2 heures du mat parce que vous n'avez pas assez mangé !

Attention aux dîners trop gras

Mais ce bel équilibre est mis à mal si votre dîner est trop gras. En effet, pour avoir un sommeil bien profond, la température de votre corps doit s'abaisser. Et ça n'est pas qu'une affaire de couette et de chauffage dans votre chambre. La digestion produit de la chaleur, vous l'avez évidemment remarqué : après un repas, on a toujours plus chaud. Or, on met beaucoup plus de temps à digérer un repas gras qui est forcément copieux.

Donc, si vos pâtes sont bien grasses, très pleines de sauce genre carbonara, votre estomac sera encore en plein boulot quand vous vous coucherez et il faudra beaucoup plus de temps pour que la température de votre corps s'abaisse suffisamment pour que vous dormiez bien.

Un dîner pas trop épicé

Certaines épices ont le même effet, celles dites, à juste titre, chaudes ou brûlantes : cumin, gingembre, paprika, piment et poivre. Elles excitent la motilité du tube digestif, ce qui favorise la digestion mais élève aussi la température du corps. Un tour de moulin à poivre dans les pâtes du dîner, très bien. Mais pas de riz (même complet !) épicé à l'indienne, et encore moins de steak au poivre !

Le bon menu pour bien dormir ?

Équilibré évidemment ! Une étude américaine vient encore de démontrer l'influence d'une alimentation diversifiée sur la qualité du sommeil. Le pilier de votre dîner doit être un plat de féculents que vous pouvez garnir d'un peu de viande ou de volaille ou de poisson ou de coquillages, ce qui vous fera un plat complet, facile à cuisiner.

Menu varié !

Le choix ne manque pas, en dehors des sempiternelles pâtes (mais que tout le monde adore !) : risotto, quinoa (qui peut se cuisiner comme celui-ci), salade de lentilles ou de haricots (il suffit d'ouvrir une boîte de ces légumes secs au naturel). En entrée ? Un potage ou une salade de légumes, crus ou cuits. Pour terminer ? Un laitage ou du fromage, pour le tryptophane et des fruits pour un supplément de glucides.

Vous pouvez varier et commencer votre dîner avec un velouté de légumes secs, chaud ou froid, selon la saison. Dans ce cas, vous équilibrez ensuite avec un plat de légumes et un œuf à la coque ou au plat. Ou bien avec une grande salade de légumes avec un œuf dur.

Consistant mais léger...

Tout cela étant accompagné de pain (glucides) et cuisiné avec peu de corps gras, ce genre de dîner reste "léger". Mais vous ne risquez pas pour autant d'être réveillé(e) dans la nuit par les gargouillis de votre estomac criant famine.

Les petits plus

Pour le tryptophane : du parmesan dans les céréales, des graines de courge ou de lin ou de sésame grillées dans les salades. Ces produits en sont particulièrement bien fournis.

Pour les glucides : un peu de sucre en fin de repas (ou un peu après) car il va favoriser une sécrétion d'insuline supplémentaire qui agit aussi sur la fabrication de la sérotonine. Ce peut être du chocolat au dessert (une salade de fruits avec un sorbet chocolat ou du chocolat râpé dans du fromage blanc ou un yaourt), des œufs au lait ou le bon vieux bol de lait au miel de nos grands-mères qui a toujours eu la réputation de favoriser le sommeil.

lundi 27 octobre 2025

4 exercices de Pilates pour transformer votre silhouette en seulement 2 semaines

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Les 4 meilleurs exercices de Pilates pour affiner votre silhouette

“Si vous souhaitez travailler tout le corps, il faudra mixer les séances et les exercices afin de travailler les différents groupes musculaires. C’est important pour avoir un corps harmonieux de travailler les abdos, les jambes, mais pas seulement ! Pensez aux pectoraux, aux dorsaux etc” prévient Lucile Woodward, coache sportive. Pour débuter la transformation de votre silhouette, il est conseillé de commencer par certains exercices, comme :

  • Le Hundred : un travail puissant de gainage. Il est la base de nombreuses postures de Pilates. Commencez par vous allonger sur le sol, les bras le long du corps. Fléchissez les jambes à 90 ° et serrez les genoux et talons. Décollez légèrement les épaules et les bras du sol pour réaliser de petits battements (5 sur l’inspiration, 5 sur l’expiration) ;
  • Le Pont : un exercice pour travailler le transverse intensément. Allongez-vous sur le dos, les bras le long du corps et fléchissez vos jambes. Posez la plante de pied au sol, à la largeur du bassin. Levez vos fessiers afin de vous reposer sur les pieds et le haut du dos. Gardez le dos bien droit. Rentrez le ventre tout en adoptant une respiration régulière et profonde ;
  • La Planche : il s’agit d’un mouvement dynamique qui permet de travailler les muscles en profondeur. Debout, serrez les talons et ouvrez la pointe de pieds. En expirant, enroulez le dos doucement, jusqu’à toucher le sol avec vos mains. Avec vos mains, sans bouger les pieds, placez-vous en position de planche : attention à ne pas faire vaciller vos hanches. Tenez cette posture 5 secondes et faites le mouvement inverse pour retrouver la position initiale ;
  • Le Criss Cross : un excellent exercice pour gainer vos abdominaux (transverse et obliques), idéal pour affiner la taille. Commencez par vous allonger sur le dos, les mains derrière la tête. Relevez le haut du buste jusqu’aux omoplates : elles doivent frôler le sol. Pivotez ensuite d’un côté en tendant la jambe opposée en hauteur. Alternez ce mouvement durant une dizaine de respiration.

Il s’agit d’exercices de base. Une fois qu’ils seront maîtrisés, vous pourrez aller plus loin et ajouter des variantes. Bon courage !

 SCIENCES DE L'ÉDUCATION

Sujet : « La majorité a toujours raison, mais la vérité n’est pas toujours du côté de la majorité » — Gustave Le Bon
Problématique : Pourquoi l’individu cède-t-il à la pression du groupe, même contre sa propre conviction ?
🔹 Introduction
Dans toutes les sociétés humaines, le comportement de l’individu est fortement influencé par le groupe auquel il appartient.
L’homme, être social par nature, cherche l’acceptation et la reconnaissance de ses pairs. Cependant, cette recherche d’appartenance conduit souvent à un phénomène de conformité, où l’individu préfère suivre la majorité, même lorsqu’il sait intérieurement que celle-ci a tort.
Cette idée est magnifiquement résumée par Gustave Le Bon (1895) dans Psychologie des foules :
« La majorité a toujours raison, mais la vérité n’est pas toujours du côté de la majorité. »
Autrement dit, la force de la masse peut supplanter la raison individuelle.
Dès lors, une question essentielle se pose :
Pourquoi l’individu cède-t-il à la pression du groupe, même contre sa propre conviction ?
🔸 I. Les fondements psychologiques de la conformité
1️⃣ Le besoin d’appartenance et d’approbation sociale
L’individu a un besoin fondamental d’appartenance. Selon Abraham Maslow (1954), ce besoin occupe la troisième place dans la hiérarchie des besoins humains, juste après la sécurité.
Ainsi, pour éviter le rejet ou le conflit, l’homme préfère souvent se conformer à l’opinion du groupe.
Le psychologue Solomon Asch (1951), dans son célèbre expériment de conformité, a montré que des individus pouvaient donner une réponse manifestement fausse, simplement parce que tout le groupe donnait cette réponse.
Asch concluait : « La pression du groupe est si forte qu’elle peut faire douter l’homme de l’évidence de ses propres yeux. »
2️⃣ L’influence normative et la peur du rejet
L’individu cherche à être accepté, à ne pas paraître différent. L’influence du groupe agit donc comme une norme sociale implicite : celui qui s’en écarte est perçu comme marginal.
Herbert Kelman (1958) distingue trois niveaux de conformité :
La complaisance : on suit le groupe pour être accepté.
L’identification : on imite le groupe pour lui ressembler.
L’intériorisation : on adopte vraiment les valeurs du groupe.
Dans les sociétés africaines traditionnelles comme au Niger, cette influence est encore plus marquée : le respect du collectif et la crainte du jugement communautaire poussent souvent les individus à taire leurs opinions personnelles.
3️⃣ L’influence informationnelle : quand la majorité semble détenir la vérité
Parfois, l’individu ne se conforme pas par peur du rejet, mais parce qu’il croit sincèrement que la majorité a raison.
C’est ce que Deutsch et Gerard (1955) appellent l’influence informationnelle : on suppose que les autres disposent d’informations plus exactes que soi.
Ce mécanisme est courant dans les situations d’incertitude (examens, débats publics, choix politiques ou religieux).
Ainsi, la majorité devient une autorité cognitive : elle rassure, oriente et légitime les comportements.
🔸 II. Les mécanismes sociaux et culturels qui renforcent la soumission au groupe
1️⃣ Le pouvoir de la foule selon Gustave Le Bon
Dans La psychologie des foules (1895), Le Bon montre que la foule est guidée non par la raison, mais par l’émotion et la contagion psychique.
« Dans la foule, l’individu perd sa personnalité consciente ; il devient un automate. »
L’anonymat, l’émotion collective et la suggestion transforment le comportement individuel : des personnes raisonnables peuvent commettre des actes qu’elles n’auraient jamais envisagés seules.
Ce phénomène s’observe dans les mouvements politiques, les manifestations, ou même les réseaux sociaux, où l’effet de masse dicte souvent la pensée dominante.
2️⃣ Le conformisme culturel et religieux
Chaque société fixe des normes de comportement, de langage, de croyance.
Au Niger, comme dans beaucoup de cultures africaines, le respect des traditions et de l’autorité communautaire joue un rôle central.
Dès l’enfance, on apprend à éviter la désobéissance et la divergence — valeurs essentielles à la cohésion sociale, mais qui peuvent freiner l’esprit critique.
Ce conformisme peut se transformer en soumission sociale, où la peur de déplaire à la famille, à la hiérarchie ou au groupe pousse à taire sa vérité.
3️⃣ L’obéissance à l’autorité : l’expérience de Milgram
Le psychologue Stanley Milgram (1963) a démontré que des individus ordinaires pouvaient infliger des souffrances à autrui simplement parce qu’une autorité le leur ordonnait.
Milgram : « Le simple fait d’être sous l’autorité d’un autre suffit à déresponsabiliser l’individu. »
Cet effet se retrouve dans les groupes hiérarchisés (travail, armée, institutions scolaires), où la pression du supérieur ou de la majorité conduit à des comportements contraires à la morale personnelle.
🔹 III. Résister à la pression du groupe : la force de la pensée critique
1️⃣ Le courage de penser par soi-même
Immanuel Kant (1784) écrivait :
« Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. »
L’éducation joue ici un rôle essentiel : développer l’esprit critique, le raisonnement moral et la confiance en soi permet de résister à la pression collective.
2️⃣ La valorisation de la diversité d’opinions
La société a besoin d’individus capables de penser différemment.
Les grands réformateurs et savants (Socrate, Galilée, Mandela, etc.) ont souvent été des minorités lucides, combattant la pensée dominante.
L’histoire montre que la vérité ne réside pas toujours dans le nombre, mais dans la cohérence rationnelle et morale.
3️⃣ La foi et la conscience morale comme repères intérieurs
Sur le plan spirituel, le Coran rappelle :
« Et si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t’égareront du sentier d’Allah. » (Sourate Al-An‘âm, 6:116)
Cette parole illustre parfaitement la mise en garde contre le suivisme aveugle.
La foi, la réflexion personnelle et la conscience éthique constituent des boucliers psychologiques contre la manipulation du groupe.
🔸 Conclusion
L’individu cède souvent à la pression du groupe parce qu’il cherche la sécurité, la reconnaissance et la vérité collective.
Cependant, cette tendance au conformisme peut étouffer la pensée critique et conduire à des dérives collectives.
Comme le soulignait Gustave Le Bon, « la foule ne raisonne pas, elle croit ».
L’enjeu contemporain, notamment dans l’éducation et la citoyenneté au Niger, est donc de former des individus autonomes, capables d’écouter la majorité sans lui abandonner leur jugement personnel.
La vraie maturité sociale consiste à trouver l’équilibre entre appartenance et indépendance d’esprit, entre le respect du groupe et la fidélité à sa conscience.
📚 Références bibliographiques (APA simplifié)
Asch, S. E. (1951). Effects of group pressure upon the modification and distortion of judgments. Harvard University Press.
Deutsch, M., & Gerard, H. (1955). A study of normative and informational social influences upon individual judgment. Journal of Abnormal and Social Psychology.
Coran, Sourate Al-An‘âm, 6:116.
Gustave Le Bon (1895). Psychologie des foules. Paris : Félix Alcan.
Kelman, H. (1958). Compliance, identification, and internalization: Three processes of attitude change. Journal of Conflict Resolution.
Maslow, A. (1954). Motivation and Personality. New York: Harper & Row.
Milgram, S. (1963). Behavioral study of obedience. Journal of Abnormal and Social Psychology.
Kant, I. (1784). Qu’est-ce que les Lumières ?— très bien, à Csp Namuduka Gaya.